Jean-Paul, je t’aime.
Cinéma ? Connais pas. Les acteurs ? Connais plus. Enfin presque.
Rue Royale, la star de la rue n’est plus le soir venu le vénérable et célèbre restaurant d’en face.
Quand toute la ville est bien allumée, et les réverbères semble-t-il à bonne température, l’ambiance cuite à point, à l’étuvée, le jeudi 4 décembre 19h15 pétantes, Jean-Paul paraît enfin au Fantôme ; rescapé des encombrements citadins du warm up de la Fête des Lumières, trois centrales nucléaires sinon rien, vitrine de l’indépendance énergétique que le monde entier nous envie, Pompidou avec nous ! Quatre soirées d’hallucinations collectives garanties, pures, sincères et sans para (mollo les jeunes, Lyon bled, c’est pas Ozora), et internationales, very short-listed chez tous les bons tour-operators, voyagistes serbo-croates ou non, d’Europe, de Chine et d’ailleurs, les jeunes, les vieux par millions, contrits et pas, venus se régaler de projections partout contre les murs, les édifices, dans toute la ville brillant des mille feux d’un miroir de bordel.
Bref, plus sobrement, l’heure idéale, entre gens de bonne compagnie, d’un verre signé Jess, imperturbable au bar du Fantôme en plein coup de feu à concocter de somptueux cocktails au cassis «Souvenirs » ad libitum, refuge, salon, schöne frau mit geld, alcools à la paille ou bien, une coupe de Piper, une seule, et de serrer la louche, la vraie bonne pince, Monseigneur, de l’ex Robin des bois, et ex flamboyant M. Tuche aujourd’hui réalisateur et producteur de sa poche d’un film qui a déjà bonne presse, distribué en salles UGC en janvier prochain, « Les souvenirs », avec Michel Blanc et, surtout Annie Cordy.
Jean-Paul ? Je le connais bien : je lui ai serré la main une fois dans ma vie. Au Fantôme, rue Royale. Et ça ne pouvait vraiment pas se produire ailleurs. Disons même : nulle part ailleurs.
Ivan Schneiderlin
Le 4 décembre 2014, Le Fantôme, dans le cadre de ses rencontres cinématographiques, invitait l’acteur-cinéaste Jean-Paul Rouve.
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